Né le 4 octobre 1887 à Paris.
Député de la Charente-Inférieure de 1919 à 1924. Député de la Seine de 1924 à 1942.
Issu d'une vieille famille lorraine qui au lendemain de la guerre de
1870-1871 a tout sacrifié pour demeurer française, Pierre Taittinger fut
mobilisé en 1914 dans la cavalerie. Parti sous-officier, deux fois
blessé, sa brillante conduite lui valut, outre les galons de capitaine,
la Légion d'honneur, la croix de guerre et trois citations.
Industriel et président du syndicat agricole de l'arrondissement de
Saintes, il se présenta pour la première fois aux élections générales du
16 novembre 1919 qui eurent lieu au scrutin de liste et sous le régime
de la représentation proportionnelle. Inscrit sur la liste d'union
républicaine nationale qui eut cinq élus, il recueillit 37.727 voix sur
92.220 votants, se classant premier de toutes les listes.
Aux élections générales des 11 et 25 mai 1924, il se présenta dans la 2°
circonscription de la Seine où neuf listes s'affrontaient. Il se classa
troisième de la liste d'union républicaine sociale et nationale, avec
56.687 voix sur 171.927 votants.
Aux élections générales du 22 avril 1928, candidat dans le 1er
arrondissement de Paris, il fut réélu, au premier tour de scrutin, par
5.583 voix contre 2.608 à M. Colmant et 1.158 à M. Clérambaux, sur
10.337 votants.
Aux élections générales du 1er mai 1932, il fut réélu, au premier tour
de scrutin, par 5.050 voix contre 1.878 à M. Voirin et 1.061 voix à M.
Langeron, ses principaux concurrents, sur 9.147 votants, ainsi que les
26 avril et 3 mai 1936, au deuxième tour, par 5.224 voix contre 3.919 à
Voirin, son principal concurrent, sur 9.389 votants.
Inscrit au groupe de l'action républicaine, puis membre important de la
Fédération républicaine, il appartint au fil de ses mandats à un très
grand nombre de commissions, dont celles de la marine marchande, de
l'Algérie, des colonies et des pays de protectorat, dont il deviendra
président, de l'enseignement et des beaux-arts, etc..
Il déposa de nombreuses propositions de loi touchant à de multiples
objets, allant du rétablissement des billets de chemin de fer pour les
bains de mer à la révision de la Constitution, à la réforme judiciaire,
aux droits des pupilles de la Nation, aux régimes des pensions, etc..
A la tribune il s'exprimait avec aisance dans une langue parfaite et
devint bientôt l'un des orateurs les plus écoutés de la Chambre. Parlant
de son entrée au Parlement, Maurice Barrès constatait que le député de
la Charente-Inférieure s'était fait « une belle place par l'éclat et
l'harmonie de sa parole, par la générosité et la logique de ses
convictions ».
Ses interventions visaient surtout à être des démonstrations. Négligeant
les effets oratoires, il se cantonnait dans un point déterminé, précis,
sur lequel il entendait obtenir satisfaction. Cette tactique, qui
consistait à sérier les difficultés, à les vaincre rapidement une à une,
était une nouveauté à la Chambre.
Parlementaire infatigable et particulièrement actif, ses interventions à
la tribune furent en tel nombre qu'il est impossible même de les
résumer fidèlement.
C'est dans les interpellations qu'il donna la mesure de son talent, fait
de force et de séduction : mesures à prendre au lendemain de la grève
des chemins de fer ; Algérie (1920) ; politique d'emprunts du
gouvernement au lendemain des accords de Londres ; dévalorisation du
franc et aggravation du prix de la vie ; menées communistes ; Indochine ;
mise en valeur des colonies ; priorité à donner aux travailleurs
français à propos du chômage, etc..
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il accorde au maréchal Pétain
les pouvoirs constituants que celui-ci demandait aux Chambres.
Maire de Saint-Georges-des-Coteaux (Charente-Inférieure), il est élu, en
1936, conseiller municipal de Paris où il représente le quartier de la
place Vendôme dans le 1er arrondissement.
Rédacteur en chef du quotidien La Liberté, puis directeur de l'Ami du
Peuple de 1934 à 1936, il dirigea les quotidiens Le Matin Charentais et
Le National de 1924 à 1940.
Ce journal était l'organe des Jeunesses patriotes (1924-1936), mouvement
dont il fut le président fondateur et qui compta dans les organisations
de l'époque destinées à contrer les communistes, auxquels il s'opposa
souvent, quelquefois même de façon dramatique, comme lors du célèbre «
guet-apens » de la rue Damrémont à Paris en avril 1925.
Il fut en outre le fondateur du Parti national populaire, membre de
l'Office national des recherches scientifiques et industrielles,
vice-président de la Conférence impériale et de l'Exposition coloniale,
président du Syndicat agricole du département de la Charente-Maritime
(1919-1936), du syndicat de Label des viticulteurs vendéens, président
fondateur de l'aérium Louise de Bettignies, à Saint-Martin-de-Ré, œuvre
reconnue d'utilité publique, à laquelle il ne cessa de porter,
moralement et matériellement, l'intérêt le plus constant. Il fut
également président fondateur de l'Association nationale des familles de
soldats morts pour la France et président des Indépendants de Paris.
D'une activité débordante, Pierre Taittinger était à la tête de
nombreuses affaires industrielles et commerciales, président-directeur
général, vice-président ou administrateur de nombreuses entreprises,
parmi lesquelles la société du Louvre, de l'hôtel Lutétia, l'imprimerie
Chaix, et les champagnes Taittinger.
- Parmi ses principaux écrits, il faut mentionner : Le Péril rouge, Notre dernière chance.
Pierre Taittinger était commandeur de la Légion d'honneur, croix de
guerre 1914-1918 avec trois citations, commandeur de l'Ordre équestre de
Saint-Grégoire-le-Grand, grand cordon de l'ordre Ouissam Alaouite,
officier de l'ordre de l'Etoile noire du Bénin.
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TAITTINGER (Pierre, Charles) Né le 4 octobre 1887 à Paris Décédé le 22 janvier 1965 à Paris
Député de la Charente-Inférieure de 1919 à 1924 Député de la Seine de 1924 à 1942
Pierre
Taittinger dont un des fils meurt au champ d'honneur, le 5 juin 1940,
fait paraître en 1941 un volume intitulé Les leçons d'une défaite. Il
est nommé, en mai 1943, par le gouvernement de Vichy, président du
conseil municipal de Paris. Inquiété au lendemain de la Libération, il
est arrêté le 20 août 1944, pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Dans un
livre intitulé Et Paris ne fut pas détruit, publié en 1948, il décrit
son rôle lors des évènements qui précèdent la libération de Paris et en
particulier son entrevue de le 17 août 1944 avec le général Von
Choltitz. Cet ouvrage fera l'objet de nombreux commentaires et
controverses et Pierre Taittinger sera traduit en 1949 devant le
tribunal de Paris par l'union nationale des Forces françaises de
l'intérieur (FFI), qui estime que son livre constitue une diffamation
envers ses membres. Si Pierre Taittinger renonce alors à la carrière
politique pour se consacrer à de nombreuses activités industrielles, il
contribue néanmoins à fonder les Indépendants de Paris dont il est le
président. Il voit sa relève assurée puisque deux de ses fils lui
succèdent sur la scène politique, l'un à Reims et l'autre à Paris. Pierre Taittinger décède le 22 janvier 1965, à Paris alors âgé de 77 ans. |